Nous reproduisons ci-dessous l'entretien avec Geneviève Touati paru dans le troisième numéro de Saint-Mandé socialiste (quatrième trimestre 2013, p. 2), journal de la section PS de notre ville, dont la première distribution a eu lieu ce dimanche au marché Tourelle.
Dans quelle configuration vous présentez-vous à l'élection municipale ?
J'aurai l'honneur de conduire, en mars prochain,
la liste soutenue par le Parti socialiste
à Saint-Mandé. Cette liste souhaite s'ouvrir,
dans l'esprit de confiance qui a caractérisé
le fonctionnement de l'opposition municipale
depuis 2008, à l'ensemble des sensibilités
de gauche, sous-représentées dans notre
ville. Elle accordera en outre une place importante
aux représentants de la vie associative
et citoyenne.
Quelle est votre
motivation personnelle
dans cette élection ?
Les contacts personnels
noués avec nombre de
Saint-Mandéens, dont certains
vivent des situations
difficiles peu prises en considération
par la municipalité, sont une source
de motivation essentielle. Plus largement,
la manière dont la droite caricature à des
fins électoralistes certaines mesures courageuses
portées par la gauche, je pense par
exemple à la réforme pénale, condition sine
qua non de la diminution durable de la délinquance
et de la récidive dans notre pays,
mérite qu'on lui oppose des convictions
fortes.
J'entends promouvoir, dans notre ville, les
valeurs de la solidarité, du développement
durable et un certain goût pour l'avenir. Ma
formation de juriste et l'expérience acquise
au sein du conseil depuis 1998 me rendent
bien consciente des réalités de la gestion
municipale, des processus de décision, des
impératifs budgétaires et administratifs : je sais que des marges de manœuvre existent
et sont mal exploitées, par manque de volonté
politique.
Disposez-vous d'une équipe à vos côtés ?
Je suis entourée d'une équipe unie depuis
de nombreuses années, connue des Saint-Mandéens, fidèle à notre ville et prête à s'investir
pour elle. Philippe Leray, trésorier de
notre section et jeune retraité du ministère
de l'économie, apportera son expertise en
matière financière. Sandra Provini, universitaire
et conseillère régionale, sera en bonne
position pour repenser les liens de notre
ville avec Paris et les collectivités environnantes.
Antoine Morin, ancien conseiller
municipal, et Benoît Ains, mon collègue
actuel, sauront se montrer attentifs au tissu
commercial et associatif. Passionnée par les
enjeux liés à la culture, Patricia Guiguet fait
partie des habitants de notre commune nous
ayant récemment rejoints.
Répétons-le : il n'y a pas, chez
nous, de mystique du chef, mais
le souci d'une collégialité efficace,
à même de conjuguer les
énergies. Notre équipe se caractérise
par son esprit de franchise,
son attachement aux
valeurs de gauche, son rejet de
la xénophobie et son ambition
démocratique. Ses choix sont l'œuvre d'une
réflexion mûrie de longue date et ne relèvent
pas d'une stratégie de communication.
Quel regard portez-vous sur l'entrée en
campagne de vos concurrents ?
En 2008, le maire n'avait pas hésité à s'inspirer
de notre programme quelques jours avant le premier tour. Depuis des semaines,
les Saint-Mandéens assistent aux
divisions de la droite locale, par le biais
de réunions publiques, de tracts et de
pétitions. À ce stade, je vois mal ce qui
distinguerait, sur le fond de la politique
menée, les trois candidats déclarés.
M. Beaudouin incarne le conservatisme,
l'absence de proximité véritable, une gestion
financière peu brillante. Il s'est plus
d'une fois distingué par des réflexes droitiers
témoignant d'une conception figée de
la société française. Afin de donner de la
substance à sa rupture avec le maire, Mme
Pallière s'approprie certaines des idées que
nous défendons depuis six ans dans l'espace
public et qui n'avaient pas, jusqu'alors, reçu
son soutien. M. Eroukhmanoff, pour sa
part, s'est principalement fait remarquer
par la désinvolture verbale et l'implication
toute relative avec lesquelles il traite les
affaires communales.
Chacun en sera témoin : nous n'avons pas
attendu que M. Beaudouin perde son siège
de député pour dénoncer l'isolement institutionnel
de notre commune ainsi que les
faiblesses de la politique saint-mandéenne
en matière de transparence et de participation
citoyenne. Les membres de la majorité
municipale entre 2008 et 2013 sont,
à l'évidence, comptables de l'immobilisme
et de l'opacité qui ont caractérisé la
mandature finissante. Aujourd'hui que les
imprudences en matière financière apparaissent
clairement, nous ne pouvons que
nous féliciter d'avoir voté contre chacun
des budgets présentés depuis 2008.